Après un an de préparation (remise en état des terres, des vergers et des bâtiments), l’exploitation est née en 1998 sur la commune de L’Estréchure (30124), à mi-pente d’un valat Cévenol exposé au Sud, entre le Mont Brion et le Fageas.
Nos motivations étaient simples et restent inchangées : produire et travailler des matières premières que nous aimons et rendre nos produits accessibles en circuits courts.
Dès la première année, la quasi-totalité de la production (vergers diversifiés et maraîchage) était destinée à la transformation à la ferme avant commercialisation en vente directe.
Certification en Agriculture Biologique à partir de 1998 (début de C1). Abandon de la certification à partir de 2007 pour cause de mutation des terres (voir ci-dessous) et du très important surcoût demandé par l’organisme certificateur face à l’augmentation de la variété de notre gamme de produits transformés. Reprise de la certification AB à partir de 2018 avec un nouvel organisme certificateur.
En 2006, devant l’impossibilité d’améliorer l’ergonomie de nos locaux et d’agrandir pour construire une chambre froide et un local de stockage, nous décidons de chercher de nouveaux locaux d’exploitation.
En 2008, construction de deux bâtiments en ossature bois sur le site d’un vieux Mas à rénover, en limite des communes de Massillargues-Atuech et de Lézan, à 145m d’altitude.
Ce site devient le nouveau siège de l’exploitation, comprenant hangar agricole, atelier de transformation, chambre froide, espace de stockage et maison d’habitation (en auto-rénovation...). L’ensemble est en excédent énergétique grâce à la production d’électricité et d’eau chaude par énergie solaire.
Le parcellaire de l’exploitation étant très éclaté (parcelles sur 6 communes... avec parfois plus d’une demi-heure de trajet entre elles), nous en avons profité pour le remodeler en cédant progressivement certaines parcelles pour financer l’acquisition, la plantation ou la rénovation d’un parcellaire regroupé. Ce programme devrait s’achever dans le courant de l’année 2019.
L’exploitation est donc en pleine mutation. Voici sa description actuelle (février 2010) :
soit 10,5 hectares, dont 4,2 hectares regroupés autour du siège de l’exploitation.
Une taille qui nous permet de privilégier la dimension humaine à laquelle nous sommes très attachés.
Nous sommes confrontés à des terres très « lourdes » et très battantes, préfiguration d’une transformation progressive en roche marneuse, extrême opposé des terres très sableuses et légères de L’Estréchure, issues de la désagrégation du granit.
La technique de travail est très différente, mais la logique reste identique : chercher à rétablir les équilibres en améliorant durablement la vie bactérienne et la teneur en humus de la terre.
Arboriculture : centrée principalement sur la culture du figuier et de l’olivier, secondairement sur le châtaignier, l’abricotier et les fruitiers à pépins.
Pour chaque espèce, les variétés sont choisies en fonction de critères aussi précis que subjectifs : les fruits doivent êtres savoureux à nos papilles et adaptés aux utilisations auxquelles nous les destinons. Nous ne commercialisons aucun fruit en marché de gros, nous sommes donc totalement détachés de critères tels que la résistance au transport, aux chocs, au délai entre cueillette et consommation, etc...
Nous cultivons douze variétés de figuiers, cinq d’oliviers, deux de châtaigniers et quatorze pour les vergers diversifiés. Toutes ces variétés sont auto-fertiles et endémiques de la zone méditerranéenne Française.
La quasi-totalité des vergers est conduite en enherbement total et permanent, maîtrisé par broyage sur l’inter-rang et débroussaillage à dos sur le rang. Les vergers de moins de quatre ans sont désherbés par travail du sol mécanique en période estivale, afin de limiter la concurrence hydrique et donc la consommation d’eau. A ce jour, le quart des vergers est irrigué en micro-aspertion, le reste est « au sec ».
Les temps forts de culture se répartissent entre la taille (selon les espèces entre novembre et avril), la fumure (mars/avril pour les terres lourdes) et les récoltes (de début juillet à mi-janvier, quasiment sans interruption compte tenu de la diversité de nos productions).
La taille, manuelle, est conduite en haie fruitière ou en gobelet selon les espèces et l’historique des arbres. Les figuiers bifères (ceux qui produisent des fruits deux fois dans l’année) font l’objet d’une taille particulière pour éviter les déséquilibres entre les deux saisons de mise à fruits. Les châtaigniers font l’objet d’un simple élagage.
La fumure est exclusivement une fumure organique composée soit de fumier composté (issu de deux éleveurs voisins, l’un de chèvres, l’autre de vaches), soit de fertilisants organiques utilisables en agriculture biologique, type Vegethumus ou Biovi du fabricant Phalippou Frayssinet.
Les récoltes se font manuellement pour la figue, à l’épinette (petit sécateur), fruit par fruit et à maturité intégrale. Les figues vendues fraîches sont mises en vente directe immédiatement après récolte, le plus souvent l’après midi même ; les autres figues vont directement à l’atelier pour la préparation au séchage ou à la transformation.
Les olives sont récoltées noires (au moment de la récolte des olives vertes, nous sommes trop occupés par la récolte des figues). La récolte se fait au peigne électrique, sur filets, variété par variété, de novembre à janvier. Pour les variétés à usage mixte (huile / olive noires), un tri manuel est fait quotidiennement après récolte. La transformation intervient dans les trois jours qui suivent la récolte.
Les autres récoltes se font dans le même esprit (nous vous épargnerons la description de l’art et la manière de décoincer un coing de son cognassier...).
Seuls les châtaigniers font l’objet d’une récolte épisodique (fonction des autres contingences de l’exploitation).
Traitements pratiqués:
- figuiers : en cas d’attaque de chenilles défoliatrices, apport d’une bactérie néfaste aux seuls lépidoptères (bacillus thurengiensis), donc sans effet sur la faune auxiliaire. Aucun autre traitement.
- fruits à noyaux : application de bouillie bordelaise (cuivre) + huile blanche en repos végétatif ; pas d’autre traitement sauf en cas d’attaque violente exceptionnelle (utilisation possible de soufre pour certaines attaques cryptogamiques, ou d’auxiliaires prédateurs pour certains ravageurs),
- autres cultures : lutte contre le carpocapse (papillon pondeur de larve sur fruit en formation) par filets de protection, si nécessaire lutte contre le chancre du châtaignier par insémination de chancre hypovirulent,
Rendements habituels :
Ca c’est la question pour faire rire. La respiration pour décompresser... et aussi la source de bien de nos inquiétudes.
En fait, il n’y a pas de rendement « habituel » en agriculture. Nous travaillons avec du vivant et, toutes compétences mises en œuvre, chaque rendement annuel est le résultat d’une « négociation » entre les conditions climatiques et les standards de qualité que l’on s’est fixé.
Ceci vaut bien sûr pour toutes les cultures, arboricoles mais aussi maraîchères et viticoles.
Culture légumières de plein champ : contrairement à un maraicher, qui cherche à mettre en culture la plus grande variété de légumes avec la période de production la plus longue possible, nous mettons en culture pour transformer notre production. Les plans de culture sont donc très variables d’une année sur l’autre et nous cherchons plutôt à obtenir une maturité concentrée sur une courte période. Cette variabilité annuelle facilite grandement la rotation des cultures et évite les phénomènes d’appauvrissement des sols.
De la même façon que pour l’arboriculture, le choix variétal se fait en fonction de critères gustatifs liés aux transformations auxquelles nous destinons les cultures. Nous ne faisons plus que très rarement nos plants, ils sont le plus souvent achetés à des producteurs de plants, toujours en plants agréés bio.
Nous ne pratiquons que des cultures de plein champ, le plus souvent sur paillage, arrosage au goutte à goutte.
La fumure est exclusivement une fumure organique composée soit de fumier composté (issu de deux éleveurs voisins, l’un de chèvres, l’autre de vaches), soit de fertilisants organiques utilisables en agriculture biologique, type Vegethumus du fabricant Phalippou Frayssinet.
Les traitements pratiqués se limitent à l’utilisation de bouillie bordelaise en préventif contre le mildiou et de souffre mouillable en cas d’attaque d’oïdiom (généralement un ou deux passages par saison en fonction de la météo). Le plus souvent, l’élimination manuelle des parties atteintes suffit à endiguer la propagation des maladies cryptogamiques. En cas d’attaque d’araignées rouges, nous luttons par aspersion quotidienne des plants (araignées rouges qui sont en fait des acariens, mais peu importe, acariens et araignées détestent l’humidité...). Les autres ravageurs, type pucerons, sont dans la grande majorité des cas contenus par leurs prédateurs naturels. En cas d’attaque sévère, il peut être nécessaire de faire des applications localisées de pyrètre. En cas (très rare, jusqu’à présent ça ne nous est arrivé que deux fois en 12 ans) de pullulation de tordeuses, pyrales et autres chenilles : application de bacillus thurengiensis (cf. arboriculture).
Viticulture : il ne s’agit pas d’un atelier pérenne de l’exploitation. Nous cultivons des vignes de façon temporaire, uniquement suite à une opportunité liée au foncier, en attendant d’arracher et de replanter en vergers. Nos rendements sont faibles et nous nous attachons principalement à garantir l’état sanitaire des parcelles (lutte fongique similaire à celle que nous appliquons aux cultures légumières, avec cependant un plus grand nombre de passage de bouillie bordelaise ; nombre très très variable en fonction des conditions climatiques).
La récolte est faite en deux temps :
- très tôt dans l’été, manuellement, pour des jus de raisin de cépage (viognier, chasan et rosé cabernet + grenache blanc),
- en fin d’été, à la machine, pour apport des raisins à la cave coopérative de Lézan.
La transformation : il s’agit pour nous d’une activité essentielle puisque nous commercialisons la quasi-totalité de notre production sous cette forme. Au fil des années nous avons donc développé un atelier à la ferme de plus en plus complet, mais restant à taille humaine. Nous avons profité de l’opportunité de notre déménagement pour concevoir un outil adapté à nos besoins, tenant compte des recommandations du paquet hygiène Européen en vigueur... et largement ouvert sur la nature grâce à de larges baies vitrées (hé oui, on y passe du temps, alors tant qu’à faire, autant que ce soit agréable...).
Lorsque nous ne disposons pas de l’équipement nécessaire, nous faisons appel à des prestataires à façon, essentiellement pour la presse (jus et huiles) ou pour autoclavage (technique de conservation par pasteurisation ou stérilisation). Nous participons le plus souvent à ces opérations et toujours lorsque des recettes sont en jeu. Dans ces cas, la partie « cruciale » de la recette est préparée et mise en œuvre par nous même.
Hormis ces opérations, toutes les phases de transformation des produits se font à la ferme, par nous même, de la conception des recettes jusqu’à l’étiquetage qui va accompagner nos produits jusqu’à vous.
L’étendue de nos productions et de nos transformations fait que notre atelier est rarement au repos, d’autant que nous embouteillons nos huiles au fur et à mesure des ventes afin de leur garantir une durée de conservation optimale.